Pour la Journée internationale des femmes, le 8 mars, nous voulons rendre hommage aux filles et aux femmes, notamment dans leur lutte contre la mutilation génitale féminine (MGF) en Ethiopie.
En Ethiopie, où 62% des filles et des femmes sont excisées, ce sont souvent les victimes-mêmes qui sont à l’origine des changements culturels nécessaires pour mettre fin à cette coutume cruelle et dangereuse. Depuis 2015 nous soutenons, en coopération avec la Fondation Espoir, un projet contre la mutilation génitale féminine des filles et des femmes en Ethiopie.
Nos collègues, Sandra Visscher (Directrice d’UNICEF-Luxembourg) et Nathalie Wohlfart (Responsable de la Récolte de fonds) ont été sur place dans la région d’Afar pour voir elles-mêmes les progrès réalisés dans l’abolition de cette pratique cruelle.
Elles ont eu la chance de rencontrer des filles et des femmes, qui ont voulu partager leurs expériences souvent très courageuses dans leur lutte contre l’excision.
Histoires d’héroïnes
Asrat Belayneh
Enseignante travaillant comme assistante sociale à Erubti en Afar
Asrat lutte contre les MGF depuis 15 ans. Dans son rôle d’assistante sociale, elle soutient les filles faisant partie du Club des filles d’Erubti* contre les MGF.
Asrat raconte : « Pendant longtemps il n’y avait pas de progrès dans la lutte contre les MGF, or récemment les choses ont commencé à bouger. Aujourd’hui, c’est comme un anniversaire pour les filles, car elles savent que vous les soutenez. »
Fatima Ibrahim, 18 ans
Victime de MGF et membre du Club des filles d’Erubti contre les MGF
Fatima a rencontré son mari quand elle avait 15 ans. Comme 98% des femmes en Afar, elle avait été excisée en tant que bébé.
Au moment de l’accouchement, Fatima et son bébé étaient en danger de perdre leur vie, parce que l’ouverture vaginale de Fatima était trop petite pour laisser passer son bébé. Grâce à une intervention médicale à la dernière minute, Fatima et sa fille ont survécu.
Fatima a refusé de faire exciser sa fille, malgré l’opposition de son mari et de sa famille.
Aujourd’hui, Fatima fait partie du Club des filles contre les MGF et a reçu une formation sur les conséquences grâce à l’UNICEF. Fatima dit que jusqu’à présent elle a sauvé 5 filles de l’excision. Quant à sa motivation elle dit:
« Je n’ai pas besoin de motivation externe pour lutter contre les MGF, comme je suis une victime moi-même. Quelqu’un qui a souffert une telle douleur est motivé d’agir. »