Alors que 23 pays n’ont pas encore complètement rouvert leurs écoles à l’entame de cette troisième année de pandémie de COVID-19, l’éducation risque de devenir « le plus grand facteur de division »
Alors que la pandémie de COVID-19 entre dans sa troisième année, 23 pays – comptant près de 405 millions d’enfants d’âge scolaire – n’ont pas encore complètement rouvert leurs écoles. Une situation qui risque d’entraîner la déscolarisation d’un grand nombre d’enfants.
147 millions d’enfants ont manqué plus de la moitié des heures d’apprentissage en classe au cours des deux dernières années, soit un déficit de 2 000 milliards d’heures à l’échelle du globe.
« Lorsque les enfants n’ont pas d’interactions directes avec leurs enseignants et leurs camarades, l’apprentissage en pâtit. Lorsqu’ils n’ont plus aucune interaction avec eux, les retards peuvent s’avérer irréversibles », déclare Catherine Russell, Directrice générale de l’UNICEF. « Compte tenu des inégalités croissantes en matière d’accès à l’apprentissage, l’éducation risque de devenir le plus grand facteur de division, au lieu de contribuer à l’égalité des chances. Or, nous serons tous appelés à subir les conséquences d’un tel échec des systèmes d’éducation du monde entier. »
Les enfants déscolarisés sont d’autant plus vulnérables et marginalisés au sein de la société. En effet, ils sont moins susceptibles de savoir lire, écrire ou compter et, privés du filet de sécurité qu’offre l’école, ils courent davantage le risque d’être victimes d’exploitation ou de vivre dans la pauvreté et la précarité à l’âge adulte.
« Les enfants les plus marginalisés étaient déjà laissés de côté avant la pandémie. Aujourd’hui, alors que cette dernière entre dans sa troisième année, un “retour à la normale” ne peut suffire. Nous devons bâtir une nouvelle réalité pour les enfants en veillant à ce qu’ils bénéficient d’un apprentissage en classe, en évaluant leurs acquis, en leur fournissant un soutien intensif pour qu’ils puissent rattraper leur retard et en garantissant que les enseignants bénéficient de la formation et des ressources pédagogiques dont ils ont besoin. Les enjeux sont trop importants : nous ne pouvons pas placer la barre moins haut », conclut Catherine Russell.