L’impact de la pandémie de COVID-19 au Luxembourg en 2021 : Les enfants de 6 à 16 ans partagent leur bien-être subjectif et leurs expériences
L’étude COVID-Kids II, réalisée par l’Université du Luxembourg en coopération avec UNICEF Luxembourg, montre que l’impact prolongé de la pandémie a fait diminuer la satisfaction de vie pour plus d’un tiers des enfants de 6 à 16 ans au Luxembourg. Ensemble, les deux partenaires formulent des recommandations pour cultiver la résilience des enfants.
Successeur d’une étude pionnière
Depuis presque deux ans déjà, la pandémie de la COVID dicte notre vie. Celle-ci a eu des répercussions sans précédent sur la vie des enfants. Ainsi, le projet COVID-Kids I, réalisé au début de la pandémie en 2020 par l’Université du Luxembourg en coopération avec UNICEF Luxembourg, avait révélé une diminution de la satisfaction de vie et du bien-être émotionnel des enfants âgés de 6 à 16 ans au Luxembourg.
La première étude a notamment révélé que le bien-être des enfants et l’éventail de leurs expériences variaient en fonction de leur âge, de leur sexe et de leur situation socio-économique et que tous n’avaient pas bien vécu l’enseignement à distance mis en place au printemps 2020.
« La voix des enfants a été largement absente pendant cette longue pandémie, malgré la Convention relative aux droits de l’enfant et la reconnaissance que la participation des enfants et leur bien-être subjectif sont essentiels », souligne Claudine Kirsch.
« Le projet COVID-Kids II, réalisé en 2021, permet de mieux comprendre l’effet prolongé de la pandémie sur les enfants. Il donne un aperçu du bien-être subjectif des enfants et décrit leurs activités de loisirs, ainsi que leurs expériences d’apprentissage pendant la deuxième année de la pandémie » explique Dr. Claudine Kirsch, co-directrice du projet COVID-Kids II et responsable des études.
Les résultats clés de l’étude
Les principales conclusions peuvent être résumées comme suit :
- 31% des enfants (6-11 ans) et 43% des plus âgés (12-16 ans) ont indiqué que leur satisfaction de vie a diminué par rapport à avant la pandémie.
- La satisfaction avec la manière dont les adultes sont à l’écoute des enfants contribue au bien-être. Cependant uniquement la moitié des enfants plus jeunes et un tiers des enfants plus âgés ont déclaré être satisfaits ou très satisfaits de la façon dont les adultes sont à leur écoute.
- Les enfants les plus âgés ont passé leur temps d’une façon moins « productive » que les plus jeunes. Moins d’enfants plus âgés ont fréquenté des clubs (p.ex. sports, scouts) ou des cours (de langue, etc.) que les petits.
- Les taux d’absence à l’école étaient élevés : 43% des enfants les plus jeunes et 55% des plus âgés ont manqué plus de 4 semaines de cours.
- Les enfants ont continué à faire l’expérience de l’apprentissage à domicile (home-schooling). La majorité des enfants plus jeunes (55%) et la quasi-totalité des plus âgés (96%) s’accordent à dire qu’ils apprennent plus efficacement à l’école qu’à la maison. Lorsque les enfants travaillaient à l’école, ils trouvaient leur travail plus compréhensible, plus intéressant et plus utile que lors de périodes où ils devaient travailler à la maison.
- Les résultats scolaires des enfants plus âgés ont souffert pendant la pandémie : ils ont déclaré avoir moins bien réussi à l’école.
- Les parents ont soutenu les enfants plus jeunes et plus âgés de diverses manières lorsqu’ils devaient apprendre à la maison, notamment en donnant accès au matériel et en organisant leur emploi du temps.
- Le bien-être émotionnel des enfants pendant la pandémie est influencé par la difficulté, la quantité et le contenu du travail scolaire pendant des périodes d’isolement et de quarantaine, le niveau de satisfaction à l’égard de l’école et la satisfaction des enfants par rapport à l’écoute des adultes.
- Les enfants plus âgés et les filles indiquaient des sentiments négatifs et des inquiétudes de façon significativement plus fréquente que les enfants plus jeunes et les garçons.
« Bon nombre d’études internationales confirment que les enfants sont affectés de manière différente par la pandémie et que les différences à l’égard de la santé mentale ou des résultats scolaires, s’accentuent entre les enfants», déclare Claudine Kirsch.
« Les expériences des enfants pendant la pandémie soulignent l’importance de la résilience. Face à l’augmentation des cas de Covid-19 par le variant Omicron, il est d’une importance capitale que nous construisions et cultivions la résilience des enfants », explique Isabelle Hauffels, Responsable Plaidoirie d’UNICEF Luxembourg.
Recommandations
Sur base des résultats du projet COVID-Kids II et des orientations de l’UNICEF en matière de politiques et de programmes, les éléments suivants devraient être pris en considération :
- Dans la mesure du possible, garder les écoles ouvertes, en mettant en place des mesures d’atténuation des risques. Les écoles sont des endroits où les enfants peuvent socialiser et apprendre, prendre des repas et obtenir un soutien affectif et médical.
- Aider les acteurs de l’éducation à élaborer et à mettre en œuvre des modules d’apprentissage social et émotionnel. Ces initiatives dotent les enfants de compétences cognitives, comportementales et La quantité de devoirs et le niveau de difficulté doivent être appropriés et le contenu doit avoir un sens. De nombreux enfants ont moins appris pendant la pandémie et ont peut-être oublié les stratégies et les habitudes d’apprentissage.
- Encourager l’accès aux clubs, aux installations sportives et aux activités et événements extrascolaires, dans le respect des mesures de distanciation sociale en vigueur, afin de contrebalancer la tendance à des activités plus sédentaires.
- Veiller à ce que les familles reçoivent un soutien adéquat : Les enfants sont conscients des émotions et des inquiétudes des membres de leur famille et sont influencés par eux. Cela peut, à son tour, déclencher des réactions comportementales, cognitives et émotionnelles.
- Mettre en œuvre des programmes parentaux pour promouvoir le rôle parental positif pendant les étapes clés du développement de leurs enfants.
- Investir dans des structures permettant une consultation avec les enfants. Leurs idées, préoccupations, craintes, espoirs et solutions doivent être valorisés et entendus.
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Téléchargements
Le rapport COVID-Kids ll (en français et anglais) >
Le dossier de presse >
A propos de l’étude COVID-Kids II
L’étude COVID-Kids II est une étude mixte basée sur un questionnaire et des entretiens
Une étude qualitative longitudinale composée d’entretiens avec 22 enfants dont 19 ont été interviewés en 2020 lors de COVID-Kids I.
Une enquête auprès de 621 enfants âgés de 6 à 16 ans, portant sur leur bien-être subjectif, les loisirs ainsi que l’apprentissage à la maison et à l’école recueillies entre le 7 juin et le 15 juillet 2021 et du 20 septembre au 15 octobre 2021.
Un 3e volet axé sur les enfants vulnérables est en cours d’élaboration.
Aide financière
L’étude COVID-Kids II a été réalisée avec le soutien financier de l’Œuvre Nationale de Secours Grande-Duchesse Charlotte.
Contact
UNICEF Luxembourg
Paul Heber
Chief Communication
Tél. : 448715-26
Email : pheber@unicef.lu
Université du Luxembourg
Dr Claudine Kirsch
Professeur associé
Faculty of Humanities, Education and Social Sciences
Tél. : 46 66 44 9802
Email : claudine.kirsch@uni.lu