La guerre est un sujet difficile, souvent lié à des images ou informations perturbantes, en particulier pour les enfants. Comment se comporter et apaiser les craintes des enfants?
1. Découvrez ce qu’ils savent et ce qu’ils ressentent
Choisissez un moment et un endroit où vous pouvez en parler naturellement et où l’enfant est plus susceptible de se sentir à l’aise de parler librement, comme lors d’un repas en famille. Essayez d’éviter de parler du sujet juste avant le coucher.
Avec les plus jeunes, le dessin, les histoires et d’autres activités peuvent aider à ouvrir une discussion. C’est l’occasion de les rassurer et éventuellement de corriger les informations inexactes qu’ils auraient pu trouver que ce soit en ligne, à la télévision, à l’école ou de la part d’amis.
Il est important de ne pas minimiser ou rejeter leurs préoccupations. S’ils posent une question qui peut vous sembler extrême, comme “Allons-nous tous mourir ?”, rassurez-les que cela n’arrivera pas, mais essayez également de savoir ce qu’ils ont entendu et pourquoi ils s’inquiètent à ce sujet. Si vous pouvez comprendre d’où vient l’inquiétude, vous êtes plus susceptible de pouvoir les rassurer.
Montrez que vous les écoutez en leur accordant toute votre attention et rappelez-leur qu’ils peuvent vous parler ou parler à un autre adulte de confiance quand ils le souhaitent.
2. Restez calme et adaptez votre discours à l’âge de l’enfant
Il est normal que vous vous sentiez également triste ou inquiet de ce qui se passe. Mais gardez à l’esprit que les enfants tirent leurs émotions des adultes, alors essayez de ne pas trop partager vos peurs avec votre enfant. Parlez calmement et faites attention à votre langage corporel, comme les expressions faciales.
Autant que vous le pouvez, rassurez l’enfant qu’il/ elle est à l’abri de tout danger. Rappelez-lui que de nombreuses personnes travaillent dur dans le monde pour mettre fin au conflit et trouver la paix.
N’oubliez pas qu’il n’y a rien de mal à ne pas avoir la réponse à toutes les questions. Vous pouvez dire que vous devez le rechercher ou l’utiliser comme une opportunité avec des enfants plus âgés pour trouver les réponses ensemble. Utilisez les sites Web d’organisations de presse réputées ou d’organisations internationales telles que l’UNICEF et l’ONU.
3. Répandez la compassion, pas la stigmatisation
Les conflits peuvent souvent s’accompagner de préjugés et de discrimination, que ce soit à l’encontre d’un peuple ou d’un pays. Lorsque vous parlez aux enfants, évitez les étiquettes comme « mauvaises personnes » et encouragez plutôt la compassion, comme par exemple pour les familles forcées de fuir leur foyer.
Même si un conflit se déroule dans un pays lointain, il peut alimenter la discrimination à votre porte. Si vous soupçonnez qu’un enfant se fait gronder ou harceler à l’école, incitez-le/la à vous en parler, à vous ou à un adulte de confiance.
4. Concentrez-vous sur les points positifs
Il est important que les enfants sachent que les gens s’entraident par des actes de courage. Cherchez des histoires positives, telles que les premiers intervenants aidant les gens ou des jeunes appelant à la paix.
Demandez à l’enfant s’il/elle aimerait participer à des actions positives. Ils/elles pourraient dessiner une affiche ou écrire un poème pour la paix, ou peut-être vous pourriez participer à une collecte de fonds locale ou rejoindre une pétition. Le sentiment de faire quelque chose, aussi petit soit-il, peut souvent apporter un grand réconfort.
5. Terminez les conversations avec précaution
Lorsque vous terminez votre conversation, il est important de vous assurer que vous ne laissez pas votre enfant dans un état de détresse. Essayez d’évaluer son niveau d’anxiété en observant son langage corporel, en déterminant s’il utilise son ton de voix habituel et en surveillant sa respiration.
Rappelez-leur que vous vous souciez d’eux et que vous êtes là pour les écouter et les soutenir lorsqu’ils se sentent inquiets.
6. Assurez-vous du bien-être de l’enfant
Tant que le conflit persiste, vous devez vérifier régulièrement comment va l’enfant.
Si l’enfant semble s’inquiéter des événements, veillez aux éventuels changements de comportement ou d’humeur, comme des maux d’estomac, des maux de tête, des cauchemars ou des troubles de sommeil.
Beaucoup de ces réactions sont des réponses normales aux événements stressants et ne sont généralement que de courte durée. Mais si elles persistent, l’enfant a peut-être besoin d’une assistance spécialisée.
7. Limitez le flux de nouvelles
Soyez conscient de la façon dont les enfants sont exposés aux nouvelles. Envisagez de limiter l’exposition des plus jeunes aux images et aux chaînes d’actualité. Pour les plus grands, c’est une occasion de les inviter à limiter le temps passé sur les réseaux sociaux, et à se questionner sur leurs usages et les informations qu’ils y trouvent.
Autant que possible, essayez de créer des distractions positives comme jouer à un jeu ou faire une promenade ensemble.
8. Prenez soin de vous
Prenez soin de vous pour aider les enfants au mieux. Si vous avez peur ou êtes sous tension à cause de la situation mondiale, adressez-vous à des membres de votre famille, des amis ou des personnes de confiance.
Faites attention à la manière dont vous consommez les informations: essayez de définir des créneaux dans la journée pendant lesquels vous vous renseignez sur les événements plutôt que de rester constamment en ligne. Prenez le temps de faire des choses qui vous aident à vous détendre et à vous reposer.